
Du 25 octobre 2025 au 31 janvier 2026
Voyager, c’est franchir de multiples frontières… Pour une femme, c’est parfois franchir des barrières, au-delà des limites géographiques. C’est se réapproprier l’espace public et se déployer hors des territoires assignés. C’est refuser l’invisibilité et faire du déplacement un terrain d’émancipation, où chaque pas, chaque image, devient une affirmation.
L’exposition proposée cet automne à la Villa Théo réunit cinq artistes majeures. Chacune, à sa manière, a sillonné routes, villes et villages, ports et déserts, pour capter la poésie de l’instant, l’intimité des visages, l’énergie des rencontres avec l’Autre et l’esprit des lieux. Ces photographes ont traversé les continents avec un œil singulier, attentives aux gestes simples, aux atmosphères fugaces, aux récits cachés derrière chaque image. Leur voyage solitaire n’est jamais une simple errance : il est un engagement sensible, une exploration des réalités sociales, des cultures et des mémoires.
Qu’il s’agisse d’un Lavandou révolu immortalisé par la Britannique Shirley Baker dans les années 1970-80, des longs voyages à travers l’Asie centrale de MariBlanche Hannequin, des échappées chiliennes, indiennes ou africaines de Françoise Nuñez, des scènes de rue cubaines d’Agnès Varda et des portraits intemporels de Sabine Weiss aux quatre coins du monde, chacune offre une écriture visuelle qui conjugue mouvement et contemplation dans une approche humaniste. À travers leurs œuvres, il ne s’agit pas seulement de montrer le monde, mais d’en révéler sa subtilité : l’humour discret, la tendresse, la mélancolie, la joie et l’élan vital. Ces voyages photographiques deviennent des passerelles entre des territoires lointains et notre propre imaginaire, entre des histoires intimes et la mémoire collective.
Avec ces cinq regards, cette exposition interroge la place des femmes dans la narration visuelle des territoires et replace leur subjectivité au cœur du discours photographique.